Semer le lin
Métier de lin
Au début du printemps, les agriculteurs se préparent à retourner aux champs. Ils surveillent quotidiennement la météo et attendent patiemment le bon moment pour semer le lin.
Le printemps est de retour !
La nature se réveille, les arbres et les champs nus se couvrent d’un voile de verdure, brève étape qui annonce la transformation du paysage des Flandres en une riche palette de bleu et de vert. L’agriculteur flamand est un lève-tôt qui doit avoir une longueur d’avance sur les premiers signes du printemps.
Nathalie, Christine ou Suzanne ?
On dénombre des centaines de variétés de semence de lin. Pour choisir la bonne, l’agriculteur doit connaître précisément la nature du sol où il va semer. Chaque parcelle de terre possède des qualités et défauts qu’il faut ajuster aux forces et faiblesses de chaque variété de semence.
Dans un même champ, l’agriculteur ne sème du lin que tous les 7 ans. Pendant ces 7 années, la parcelle accueille une rotation de cultures qui prépare la terre à accueillir le lin, plante exigeante, et qui garantira la qualité des fibres récoltées. À chaque semis de lin, l’agriculteur doit réexaminer ces paramètres. Si l’on considère toutes les variables en jeu, c’est une tache complexe !
Amusant ! Pour bien distinguer les différents types de semences de lin, les producteurs leur ont donné des noms spécifiques, et surtout des prénoms féminins.
Tout est dans le timing…
Le semis doit être fait entre le 15 mars et le 15 avril mais l’agriculteur se prépare en amont.
Début mars, il vérifie la bonne marche des machines agricoles. Il observe scrupuleusement la météo et fait appel à son expertise pour choisir la bonne date : pas trop tôt pour éviter les derniers coups de froid qui gèlent les jeunes pousses, ni quand on annonce une période de pluie, car elle lessive la terre et les graines.
C’est la météo qui gouverne
L’observation du temps qu’il fait est déterminante pour réussir la culture du lin. Si la bande littorale de Caen jusqu’à Amsterdam, est réputée idéale, c’est en raison d’un climat qui alterne le soleil el pluie et d’un sol spécifique (le loess, ou limon, déposé à la fin de l’ère quaternaire, arraché aux alluvions du fleuve qui précédait la Manche). Ces deux facteurs permettent une croissance optimale de la plante.
Mais cette même météo, quand elle est hostile, peut ruiner la future récolte.
Avant d’épandre ses semences, l’agriculteur doit aussi surveiller le thermomètre : un bon 3°C est nécessaire.
Après le semis, s’ouvre une phase de 100 jours qui n’est pas sans risque. Chacun espère alors qu’il n’y aura ni gel tardif, ni orage dévastateur.
Le climat tempéré est idéal et, si le ciel est clément, on obtient des tiges d’1 mètre de haut à la mi-juin… Il reste à croiser les doigts…
THE LINEN CRAFT est un album qui illustre la passion et l’engagement des artisans du lin. À vous d’en parcourir l’édition cartonnée et richement illustrée, en trois langues (anglais, français et néerlandais), pour découvrir les arcanes des différents métiers qui composent la filière.