Le lin est arraché et non coupé

17.07.2017

Arraché et non coupé

Métier de lin

Le lin est arraché et non coupé

Le lin est unique à plus d’un titre. Après la floraison, vient la maturité. Courant juillet, les tiges sont arrachées, et non coupées. Deux raisons à cela : éviter l’usure les lames de coupe, mais surtout garantir la qualité de la récolte. L’arrachage préserve la fibre longue contenue dans les tiges, alors que la section en gaspille une partie.

Il vaut mieux arracher le lin par temps sec et choisir une date qui tienne compte des aléas de la période de croissance. Plus l’agriculteur connaît son métier, plus le choix est judicieux et le lin moissonné, de qualité.

L’arrachage est une méthode de récolte propre au lin et nécessite des machines conçues spécialement pour cette plante. La plupart des machines arrachent deux brassées de tiges en même temps et les redéposent au sol à l’arrière en rangs parallèles et ordonnés, les andains.
Les arracheuses roulent environ à 15 km/heure.
Le champ se couvre d’un tapis jaune vert pour quelques jours.

Rouissage

La fibre de lin est solidaire de la partie ligneuse de la tige grâce à des pectines naturelles. Il faut absolument désagréger celles-ci pour libérer la fibre sans la casser. Cette transformation interne est appelée rouissage. Contrairement à l’arrachage, le rouissage demande une atmosphère humide. Par alternance de pluie, de rosée et d’ensoleillement, des micro-organismes se multiplient et digèrent les pectines. Au cours de cette phase, la paille de lin adopte une couleur beige, la fameuse teinte écru. Comme pour le vin, c’est la quantité de soleil et la nature du terroir qui influent sur la couleur finale du lin : une année, plutôt gris, la suivante, plus doré.

La couleur de la paille de lin au champ est un indicateur fondamental qui va décider de la date de récolte.

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Autrefois, le rouissage se faisait par immersion dans l’eau, et les environs de la rivière Leie (Lys, en français) connurent alors une grande prospérité. La Leie était connue sous le nom de Golden river.

Rouissage dans l'eau de la Lys.
Pushing the basins with flax into the Leie river

Sur ses berges, des bassins aménagés recevaient la récolte de lin qu’on laissait rouir pendant 2 semaines. Après quoi, on enfourchait le lin humide et on le dressait en « chapelle de lin », sorte de petite pyramide conique favorable au séchage de la plante. Le paysage singulier de ces « chapelles » a disparu mais il est immortalisé par de nombreuses photos anciennes.

The Linen Craft est un album qui illustre la passion et l’engagement des artisans du lin. À vous d’en parcourir l’édition cartonnée et richement illustrée, en trois langues (anglais, français et néerlandais), pour découvrir les arcanes des différents métiers qui composent la filière.

Linen Craft - Book laying in a field of flax

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